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Saviez-vous que le fait de répondre de manière empathique à un événement positif vécu par votre partenaire pourrait être associé à votre bien-être sexuel ?
Selon des études récentes, l’intimité au sein du couple (c.-à-d., proximité émotionnelle) constituerait un facteur de protection pour le bien-être sexuel des couples. Or, certains écrits théoriques suggèrent plutôt que ce serait un certain équilibre entre la proximité émotionnelle et la reconnaissance de l’individualité de chacun des partenaires qui favoriserait le bien-être sexuel. Il existe un contexte qui représenterait bien cet équilibre. Il s’agit du contexte de réponses aux tentatives de capitalisation, c’est-à-dire, les réponses du partenaire amoureux suite au partage d’un évènement positif s’étant déroulé à l’extérieur de la relation de couple. Il existe quatre types de réponses possibles (c.-à-d., réponses actives-constructives, passives-constructives, actives-destructives et passives-destructives). Seule la réponse active-constructive (c.-à-d., montrer de l’enthousiasme, favoriser l’élaboration) est considérée empathique et serait l’opportunité de renforcer l’intimité du couple (proximité émotionnelle) et, en même temps, de montrer acceptation et reconnaissance de l’individualité du partenaire. Il existe des études qui ont trouvé des liens entre les différents types de réponses des partenaires dans un contexte de tentatives de capitalisation et des bienfaits relationnels et individuels, mais aucune n’ayant examiné les associations avec le bien-être sexuel des couples de la population générale.
Le but de cette étude était donc d’examiner les associations entre les réponses auto-rapportées, perçues et observées aux tentatives de capitalisation et le bien-être sexuel (c.-à-d., satisfaction sexuelle, détresse et fonction). Ainsi, 151 couples diversifiés ont pris part à une discussion filmée en laboratoire lors de laquelle chacun était invité à partager un événement positif dont le partenaire n’était pas au courant. Des questionnaires auto-rapportés étaient complétés par chacun quelques jours avant, puis immédiatement après la séance, afin de mesurer leurs niveaux de bien-être sexuel, ainsi que leurs propres réponses et celles de leur partenaire lors de la discussion.
Qu’avons-nous trouvé?
Les résultats ont démontré que des niveaux plus élevés de réponses actives-constructives (enthousiasme / élaboration) auto-rapportés chez une personne et perçus par son partenaire étaient associés à une plus grande satisfaction sexuelle chez celle-ci. En outre, plus une personne percevait des réponses passives-constructives (silencieux, mais intéressé) de la part de son partenaire, moins ce dernier rapportait de satisfaction sexuelle. Plus une personne rapportait avoir émis et perçu des réponses passives-destructives (manque d'intérêt / centré sur soi), plus cette personne rapportait de détresse sexuelle. Enfin, des niveaux plus élevés de réponses actives-destructives observés chez une personne (minimise / nie la nature positive de l'événement) étaient associés à une moins bonne fonction sexuelle chez celle-ci, tandis que, spécifiquement chez les femmes, ces réponses étaient associées à moins de satisfaction sexuelle.
Les résultats appuient la théorie suggérant qu’une vie sexuelle satisfaisante serait maintenue notamment par la capacité d'encourager l'individualité du partenaire, tout en demeurant intimement lié (Schnarch, 2009). De plus, cette étude met en lumière l’importance des interactions positives au quotidien dans le bien-être sexuel des couples. Finalement, il serait important cliniquement de prendre en considération la perception de chacun des membres du couple, ainsi que la perception du thérapeute lui-même, étant donné que chaque perspective (observateur, partenaire qui reçoit un dévoilement, partenaire qui se dévoile) peut être associée à des variables différentes.
Pour plus de détails nous vous invitons à consulter l’article complet:
Bosisio, M., Rosen, N. O., Dubé, J. H., Vaillancourt-Morel, M-P., Daspe, M-È. et Bergeron, S. (2022). Will you be happy for me? Associations between self-reported, perceived, and observed responses to positive events and sexual well-being in cohabiting couples. Journal of Social and Personal Relationships, 39(8), 2454-2477. https://doi.org/10.1177/02654075221080581